Les enfants présentant une épilepsie du lobe temporal peuvent également souffrir de troubles du comportement. Une étude américaine permet de préciser les différents profils rencontrés dans cette population.
Lien vers le résumé en ligne: https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35174484/
On vous laisse écouter !
Il s'agit d'un travail d'une équipe américaine qui porte sur 81 enfants présentant une épilepsie du lobe temporal, l'âge moyen est un peu inférieur à douze ans. En dehors des données habituelles recueillies, notamment le bilan neuropsychologique, les natures de l'épilepsie, l'évolution, la fréquence des crises, les traitements, etc. Les auteurs ont confié aux parents des enfants un questionnaire portant sur neuf axes, l'hyperactivité, les tendances à l'agression, les troubles de conduite, l'anxiété, la dépression, la somatisation, le caractère atypique, le retrait, le repli et les attentions.
Les parents remplissaient donc des questionnaires qui permettaient de donner un score sur les différents axes. Et ensuite, toutes ces données ont été données à un réseau de neurones qui va les traiter et a démontré que trois groupes homogènes pouvaient être distingués sous le profil de ces anomalies du comportement.
En fait, le premier groupe qui s'appelle closter 1 a été caractérisé par des scores tout à fait normaux et ne présentait pas de problèmes comportementaux.
Le second groupe est le closter 2, une trentaine d'enfants, un peu comme le premier groupe qui lui avait surtout des troubles qui touchaient l'hyperactivité, la tendance à l'agression, les troubles des conduites et des difficultés d'attention. Le troisième groupe qu'ils vont qualifier de groupe avec des problèmes d'internalisation, étaient ceux qui étaient surtout marqués par de l'anxiété, de la dépression et de la somatisation.
Ce dernier groupe était minoritaire. C'était que 13 enfants de l'ensemble de la population qui présentaient ces difficultés-là. En fait, le troisième groupe est le seul qui avait vraiment une proportion importante d'enfants qui atteignait un niveau cliniquement significatif d'altération du comportement, alors que les deux autres groupes, c'était zéro et le groupe rouge, 11 % seulement des enfants atteignaient un niveau à problème clinique.
Et ensuite, lorsqu'on regarde un peu comment se distribuent les différences de paramètres dans ces trois populations, c'était assez homogène, que ce soit en termes de fréquence de crises ou en termes de nombre de traitements pris, en termes de latéralité, tout ça ne changeait pas tellement d'un groupe à l'autre. Cependant, il y avait quand même plus de scléroses de l'hippocampe dans le groupe avec ses problèmes d'internalisation.
Et d'autre part, lorsqu'on regarde un peu les profils neuropsychologiques, alors que sur le plan du CUI général, il n'y a pas de grosse différence non plus entre les trois groupes. Le dernier groupe est caractérisé par davantage de problèmes dans l'ensemble des différents paramètres neuropsychologiques qui sont évalués.
Donc au total, ce que montre cette étude par questionnaire, c'est qu'on peut identifier trois grands groupes de comportements, ceux qui n'ont aucun problème et ces 43 % de l'échantillon, ceux qui ont des problèmes plutôt externalisant, c'est-à-dire agressivité, hyperactivité qui sont 41 % des enfants, et enfin ceux qui sont plutôt anxieux, dépressifs et se mettent à 16 % de l'ensemble.
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