Les prescriptions des antiépileptiques évoluent au cours des 20 dernières années (aux Pays-Bas) et c'est heureux. Mais tout est loin d'être réglé...
(résumé non encore en ligne sur medline)
On vous laisse écouter !
Dans ce travail, les auteurs ont examiné les contenus de registres périnatals tenus de 1999 à 2019 fois sur 20 ans et qui a enregistré un peu plus de 600 000 grossesses au total survenues dans les Pays-Bas.
Sur ces 600 000 grossesses, 2405 avaient été exposées aux médicaments antiépileptiques. Et en fait, ce que les auteurs ont regardé, c'est au cours de cette période, la proportion de médicaments qui sont prescrits dans ces grossesses exposées aux médicaments épileptiques, essentiellement pour suivre les principales tendances de l'évolution.
Ici, ce sont les prescriptions chez les femmes en âge de procréer, c'est à dire entre 15 et 49 ans, Et ici, ce sont plus précisément les données recueillies au cours de la grossesse.
Globalement, ce que les auteurs voient, c'est que lorsqu'on classe ces médicaments antiépileptiques en trois grandes catégories, les médicaments antiépileptiques sûrs, c'est-à-dire ceux dont on sait qu'ils ne sont pas associés à une augmentation du risque de malformations congénitales. Les médicaments à haut risque, c'est-à-dire ceux ou on sait également où il établit qu'il y a un risque augmenté de malformations congénitales.
Et ceux dont les données ne sont pas encore connues, essentiellement un nouveau médicament antiépileptique. Donc, on peut qualifier d'un certain pour lesquels le niveau de risque n'est pas connu. Et on a sur cette période différentes tendances. Les médicaments antiépileptiques sûres, passent de 0,7 pour 10 000 grossesses à 18 pour 10 000 grossesses dans la proportion de prescriptions. Les médicaments à haut risque eux diminuent de 24,8 pour une grossesse à 14,5 pour une grossesse, soit une réduction d’un peu moins de 50% et les incertains passent de 5,3 pour 10 000 grossesses à 13,4 pour 10 000 grossesses.
Autrement dit, il y a une augmentation de médicaments antiépileptiques sûrs pendant les grossesses. C'est une bonne chose. Mais il y a aussi une augmentation de la prescription des médicaments pour lesquels on n'a pas de données suffisantes encore pour déterminer le niveau de risque. Lorsqu'on regarde un peu l'évolution au sein des grossesses sur les différents trimestres. On voit que, par exemple, la proportion entre avant la grossesse, premier trimestre, second trimestre, troisième trimestre va aller vers l'évolution, vers le sevrage thérapeutique, mais aussi vers une tendance à la réduction globalement des médicaments incertain ou dangereux.
Néanmoins, lorsqu'on regarde à nouveau le tableau sur la possibilité des polythérapies, c'est-à-dire des associations de médicaments antiépileptiques dont on sait qu’elles sont aussi associées, ces polythérapies à un risque augmenté, il vaut mieux avoir un seul médicament antiépileptique pendant une grossesse plutôt que plusieurs médicaments antiépileptiques.
Mais on voit que si les monothérapies sans risque donc, qui excluent les médicaments à risque, augmentent au cours de la période, les monothérapies avec un médicament à risque sont diminuées. En revanche, les polythérapies sans les médicaments à risque ou les polythérapies avec médicaments à risque, elles sont à peu près constantes, ce qui signifie qu'il existe une proportion de causes de grossesse pour lesquelles on est un peu coincé au niveau thérapeutique, et il s'agit de grossesse évidemment à fort risque qu’il faut suivre de très près.
Les conclusions du papier sont donc les suivantes et ils ont dit, comme je l'avais souligné, qu'il y a une augmentation dans le recours aux médicaments qui sont connus comme étant safe, comme étant sûr, et une diminution des médicaments qui ont un haut risque. Cette diminution ne concerne pas tous les médicaments puisqu'il y a une augmentation de certains parmi ces médicaments antiépileptiques.
Toutefois, il y a comme un problème dans ces datas, c'est le fait qu'il y a une nette tendance vers une augmentation des nouveaux médicaments antiépileptiques pour lesquels ce risque n'est pas connu. Enfin, souligne qu'il y a seulement une faible portion de femmes qui vont être switchés, qui vont être mutées d'un médicament à haut risque vers un médicament plus approprié.
Donc tout ça souligne encore l'importance du besoin en conseil préconceptionel, donc le plus tôt possible en pratique chez une jeune femme, une ado.
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