Certaines épilepsies généralisées idiopathiques ne sont pas bien maitrisées par les traitements. Une étude australo-américaine montre que certaines caractéristiques cliniques et EEG sont associées à cette pharmacorésistance.
Lien vers le résumé en ligne : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34705264/
On vous laisse écouter !
Étude multicentrique qui va consister à comparer les caractéristiques cliniques et EEG chez des sujets qui présentent une épilepsie généralisée idiopathique ou épilepsie généralisée génétique dont certains vont résister aux médicaments, d'autres vont être pharmaco sensible.
Les deux groupes sont constitués en définissant les cas résistants comme des sujets dont l'épilepsie n'a pas été correctement contrôlée par l'utilisation d'au moins deux essais de médicaments antiépileptiques, anti seizure médication, de large spectre.
C'est-à-dire, vous voyez la liste ici, ethosuximide, lamotrigine, levetiracetam... Donc, deux groupes sont constitués de groupes assez significatifs puisque sur une période de seize ans environ, les cinq centres ont ainsi recueilli 118 sujets pharmaco résistants et les ont comparés avec les caractéristiques cliniques de 114 sujets pharmaco sensibles. Qu'est-ce qu'ils trouvent ?
Tout d'abord, des facteurs qui ne sont pas associés à la pharmaco résistance. Il y a par exemple autant de sujets avec des déficiences intellectuelles, des histoires de crises non épileptiques psychogènes, des troubles psychiatriques associés, des antécédents de crises fébriles, c'est surprenant et une histoire familiale d'épilepsie dans le groupe résistant que dans le groupe sensible.
En revanche, certaines choses sont associées significativement à la pharmaco résistance, la présence de crises cataméniales, c'est-à-dire de crises qui sont favorisées par la survenue de menstruations. L'association de différents types de crises, la présence d'anomalies EEG pendant le sommeil généralisée, la présence d'anomalies EEG à type de trains de polypointes généralisés ou d'activité rapide et la tendance à débuter l'épilepsie assez tôt dans la vie.
Du coup, les auteurs vont essayer de calculer un peu le niveau de risque associé à la présence de ces différentes caractéristiques. Par exemple, les femmes qui ont une épilepsie dont les crises vont être favorisées par les règles ont un autre ratio de 3,53 avec une marge d'erreur qui est assez confortable pour être dans le groupe qui va résister aux médicaments antiépileptiques.
Comme je le disais aussi, la situation de différents types de crises, chez une même personne, des crises toniques ou chroniques généralisées, des absences, des crises myoclonic va être associée à un ratio très élevé, avec la pharmaco résistance également la présence d'absences.
En revanche, s'il n'y a que des crises généralisées, vous voyez que ce n'est pas significativement associé à la pharmaco résistance. Les autres aspects qui sont assez robustes sont la présence à l'EEG d'anomalies généralisées pendant le sommeil et qui vont être fréquentes ou abondantes et être associés à ce moment-là à la pharmaco résistance et la présence de trains de polypointe et aussi associés à cette pharmaco résistance.
Donc, les auteurs vont conclure en disant que certaines caractéristiques cliniques, et EEG notamment le fait que les crises soient favorisées par les règles et certains types de combinaison de type de crises et la présence de marqueurs EEG sont les facteurs de pharmaco résistance.
Il reste bien sûr à comprendre pourquoi et dans quelle mesure l'identification de ces paramètres le plus tôt possible peut éventuellement aider à orienter au mieux la prise en charge thérapeutique, le choix des traitements.
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