Dans ce podcast, il s'agit d'une étude anglaise réalisée à Londres qui s'intéresse aux troubles du langage que l'on a constaté depuis longtemps chez les sujets souffrant d'une épilepsie temporale.

Saison 1 - Épisode 14

Une équipe anglaise met en évidence les relations entre la connectivité fonctionnelle en IRM fonctionnelle et des marqueurs de la microstructure des faisceaux de la substance blanche (en IRM de diffusion). Certaines anomalies de ces réseaux du langage accompagnent les difficultés de dénomination chez les patients souffrant d'une épilepsie temporale.

Lien vers l'abstract : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34642939/

On vous laisse écouter !

L’étude

Ils ont étudié 55 patients qui présentaient une épilepsie dans le lobe temporal, 29 à gauche, 26 à droite.

Et ont comparé cette population avec 16 sujets témoins. Il s'agit d'une étude en imagerie qui a utilisé l'IRM fonctionnelle d'activation dans deux tâches que je vais détailler et ce qui est nouveau, l'IRM de diffusion. En fait, leur but est de comparer les données qui se sont produites de connectivité fonctionnelle, c'est-à-dire de quelle manière les différentes régions cérébrales fonctionnent ensemble au cours de tâches spécifiques. Et des données plus structurelles. Donc, à l'aide de l'IRM de diffusion qui permet notamment d'évaluer de manière assez précise, comme on va le voir, l'anatomie, en particulier l'anatomie des faisceaux de substance blanche, qui relie ces différentes régions fonctionnelles.

Donc, voilà l'intérêt de l'étude et d'associer ces deux explorations de façon assez fine. D'une part, comment les cérébrales vont fonctionner de manière conjointe et deuxièmement, comment la structure même peut être ou pas altérée.

Le résultat principal de cette étude

Les deux tâches qui vont être utilisées seront deux tâches de dénomination naming, l'une auditive, c'est-à-dire qu'on décrit un objet et un mot à l'aide du langage qui est entendu par le sujet, et le sujet doit trouver le mot qui correspond à cette description, qui perçoit le nerf auditif et d'autres tâches et une tâche de dénomination visuelle, c'est-à-dire que le sujet voit un objet ou un animal et dit simplement ce que c'est chaque fois à voix haute, alors que dans le même temps, on produit des images dans l'IRM de fonctionnement du cerveau. Et en fait ce que va faire cette étude qui va s'intéresser à deux structures clés dans ces tâches qui sont pour la structure, pour la tâche auditive, de dénomination auditive, la région postérieuro inférieure du lobe temporal gauche et pour la tâche de dénomination visuelle, la région du gyrus fusiforme à gauche aussi. En fait, à l'aide de l'IRM fonctionnelle, les régions qui sont associées fonctionnellement à cette tâche et à cette région, donc de départ, vont être imagées.

Et en fait, ce que les auteurs vont constater, c'est que vous voyez majoritairement l'hémisphère gauche est concerné par ces tâches et de manière très similaire chez les patients souffrants hypoxie temporale, gauche, temporale droite et chez les témoins.

En fait, il y a de légères différences dans la connectivité fonctionnelle touchant des faisceaux qui sont spécifiques. Et là où on va atteindre un degré de résolution plus important, c'est lorsqu'on va s'intéresser à certains paramètres très avancés de l'étude en imagerie par IRM de diffusion cette fois. En particulier, deux facteurs qui sont la fraction en eau libre et l'index de dispersion d'orientation du neurite. En gros, si vous voulez, en quelque sorte, ce sont des index, des marqueurs qui vont témoigner de la quantité de branchement des dendrites, c'est-à-dire des connexions qui sont disponibles à l'échelle des neurones et donc une neurite, c'est à dire l'ensemble des branchements qui sont autour des neurones. Et donc, en fait, ce que va montrer cette étude, c'est qu'il y a une corrélation et donc c'est très simple que c'est une corrélation entre la fonction de fonctionnement du cerveau et les paramètres structuraux, la classe structure du cerveau avec une réduction de la fraction blanche libre et une augmentation de la dispersion d'orientation de cette mobilité fonctionnelle.

Corrélation qui est mise en défaut en fait chez les patients souffrant d'une épilepsie temporale. Alors il s'agit évidemment de résultats bien plus complexes que ce que j'ai l'air de dire, mais qui montre de quelle manière il est possible désormais d'établir des corrélations entre des marqueurs fonctionnels, donc la connectivité fonctionnelle au sein d'un réseau, en l'occurrence, un réseau appliqué dans le langage et des marqueurs plus structurels à une tâche extrêmement précise grâce à des règles de diffusion qui témoignent, eux, de l'organisation histologique des tissus neuronaux.

Conclusion

Les auteurs concluent sur le fait que cette association entre la difficulté à dénommer en gros le manque du mot qui peut survenir dans l'épilepsie temporale va être liée, grâce à la démonstration produite par cette étude, à une connectivité fonctionnelle qui est réduite, mais qui est surtout associée à une diminution de la dispersion de l'orientation du neurite et une augmentation de la fraction en eau libre dans les fibres de substance blanche qui vont réaliser en fait anatomiquement cette connectivité fonctionnelle et donc cette connectivité est altérée dans les patients dans l'épilepsie temporale, qu'elle soit d'ailleurs droite ou gauche.

Et cette substance blanche, donc altérée, va contribuer à la difficulté en fait à mettre en jeu les réseaux de manière physiologique lors de ces tâches du langage chez ces patients souffrant d'une épilepsie temporale.

*Ce texte est une retranscription du podcast ci-dessus, il est possible que quelques erreurs de lexique, formulations, etc... se soient glissées dans le texte, référez-vous plutôt à la vidéo du podcast.

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