Les épilepsies focales débutant chez l'adulte peuvent connaitre une origine auto-immune (c’est-à-dire liée à la présence d'anticorps dirigés contre un composant du système nerveux). Cette étude montre que certaines caractéristiques cliniques et des données d'imagerie cérébrale peuvent permettre de suspecter la présence de ces anticorps (dans le serum - pour cette étude).
[Lien vers le résumé en ligne : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33219046/]
On vous laisse écouter !
Il s'agit d'étudier la présence d'auto-anticorps dirigés vers le système nerveux central et précisément vers les antigènes qui sont listés ici, mais qui sont des antigènes classiquement associés à des tableaux d'encéphalite auto immune, chez des personnes qui ont développé à l'âge adulte une épilepsie focale des débuts récents. Ces personnes vont être donc classées pour les besoins de l'étude en deux populations séparées.
D'une part, une population très minoritaire puisqu'il s'agit de 23 patients qui présentent des auto-anticorps sériques dans le sérum, 10,5 de population totale et le reste de la population va être utilisé comme comparateur. L'idée étant de retrouver des traits, des faits cliniques ou para cliniques qui sont associés à la présence de ces anticorps.
Alors, on dispose déjà de critères qui nous permettent de suspecter la présence d'encéphalite auto immunes et la présence d'anticorps. Ce sont les critères APE2 qui sont ici présentés et qui vont être retrouvés chez 9 des 23 patients présentant ces anticorps. Alors qu'ils sont présents chez 9 de ces patients, on ne retrouve jamais, chez aucun des patients sans anticorps, sans ces critères, n'a présenté les anticorps, ce qui fait que la significativité, bien sûr, est très marquée. Mais il y a d'autres critères et c'est ce qui fait l'intérêt de l'étude, qui sont associés à la présence d'anticorps, notamment à un âge supérieur à 54 ans.
Une piloérection, c'est-à-dire la présence d'une érection du poil pendant les crises, la présence d'une humeur dépressive, de troubles de l'attention, des anomalies IRM affectant les régions limbiques et l'absence de facteur de prise de position cérébral à l'épilepsie, c'est-à-dire notamment dans les sujets qui développent une épilepsie à cet âge, des lésions cérébrales acquises.
À l'aide de ces différents critères, les auteurs vont montrer que l'association de cet âge avancé, de l'érection du poil, de l'humeur dépressive attention anomalie IRM et l'absence d'explications à cette épilepsie focale vont être associées de manière significative à une augmentation de la proportion de présence d'anticorps dirigés contre les antigènes déjà retrouvés.
Donc, ce que montre cette étude, c'est effectivement que la sémiologie des crises, l'atteinte cognitive de l'humeur ainsi que d'autres données comme l'IRM, peut aider à suspecter la présence d'auto-anticorps chez des patients adultes développant une épilepsie.
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