Une malformation cérébrale discrète, souvent de découverte fortuite, l’encéphalocèle temporal pourrait être associé, lorsqu’il est de grande taille, à une épilepsie temporale, selon cette étude.
[Lien vers le résumé en ligne : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33939185/]
On vous laisse écouter !
Un encéphalocèle est une découverte souvent d'imagerie et correspond en fait à une petite hernie, une protrusion du cerveau au niveau de la base du crâne. On peut la voir ici sur ces images, ici sur un scanner en fenêtre osseuse. La petite impression que fait le débord du cerveau sur la table osseuse, on le voit ici en IRM. Ces petites régions ou ici, une petite partie du lobe temporal est engagée dans la base du crâne.
Voilà différentes images d’encéphalocèle de plus ou moins grande taille, correspondant à chaque fois des petites hernies de la base temporal ou de la pointe temporal au niveau de la base du crâne. Il s'agit de découvertes qui sont considérées le plus souvent comme n'étant pas symptomatiques, n'ayant pas de conséquences particulières, mais qui toutefois peuvent attirer l'attention, notamment lorsque l'on recherche une cause à une épilepsie.
Cette étude, qui porte sur plus 450 de IRM à réaliser chez des témoins ou des patients épileptiques, va essayer d'évaluer quelle est la part de cette anomalie dans la contribution éventuelle à une épilepsie.
Pour cela, les IRM de 151 témoins de 150 personnes souffrant d'une épilepsie extra temporale, donc n'affectant pas la région temporale, et de 157 personnes présentant une épilepsie temporale sont examinées par les neuro radiologues qui retrouvent donc chez les témoins 3 encéphalocèles temporales, c'est à dire 2 % des sujets, cinq encéphalocèles dans la population souffrant d'une épilepsie extra temporale, soit 3,3 %. Cette différence n'est pas significative et 15 l'encéphalocèles, soit près de 10 % chez les patients présentant une épilepsie temporale
Dans douze des quinze, cette anomalie, cette malformation était considérée comme étant potentiellement épileptogène, c'est-à-dire qu'elle était située du côté de l'épilepsie, et il n'y avait pas d'explications plus satisfaisantes à la survenue de cette épilepsie temporale. Ce chiffre de 15 est donc presque 10 % des sujets, était significativement plus élevés dans cette population là que dans les deux populations contrôle témoin ou extra temporal.
Enfin, les auteurs ont regardé le volume de cet encéphalocèle, et notamment lorsqu'il était supérieur à 6,25 millimètres qui n'était le cas dans aucun des encéphalocèles retrouvé chez les sujets sains. Dans un seul à 6,5 chez les sujets qui avaient une épilepsie extra temporale était présente dans douze cas avec une variation qui allait de 6,3 à 28,3 millimètres d’encéphalocèles. Ce qui leur fait dire que l’encéphalocèle temporal superieur à 6,25 mm pouvait être symptomatique, c'est-à-dire pouvait être en cause dans une épilepsie.
Les conclusions des auteurs, c'est que des petits encéphalocèles sont potentiellement retrouvés chez des sujets sains. C'est peut-être une découverte fortuite. En revanche, lorsqu’il est retrouvé supérieur à 6,25 millimètres, il peut être symptomatique et être en cause dans une épilepsie. Il s'agit de données qui restent à confirmer car il s'agit encore une fois de découverte qui n'est pas exceptionnelle et pour laquelle le lien avec une épilepsie reste à établir de manière définitive.
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