Quand l’épilepsie est stabilisée depuis plusieurs années, il est possible, en accord avec le patient, d’essayer un sevrage progressif, sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
L’arrêt du traitement est le plus souvent possible dans les épilepsies facilement contrôlées par une monothérapie, et sans cause lésionnelle. Les rechutes surviennent au plus tard dans l’année qui suit l’arrêt, et la reprise du traitement est habituellement efficace. Dans certains cas où l’épilepsie n’est pas stabilisée, mais où il existe des effets secondaires du traitement ou des interactions, il peut être logique de proposer une simplification, toujours progressive, du traitement.
Dans le cas d’épilepsies ne répondant pas de façon satisfaisante à un traitement antiépileptique bien conduit (c'est-à-dire approprié au type d’épilepsie, pris à posologie efficace et pendant une durée suffisante : épilepsie pharmacorésistante), il est possible d’envisager un traitement chirurgical (chirurgie de l’épilepsie).
Il s’agit d’une procédure complexe réservée à des centres spécialisés et expérimentés. Le principe est de pouvoir retirer la région du cerveau qui est à l’origine de toutes les crises présentées par le patient.
Ce type d’opération n’est possible que si deux conditions sont préalablement vérifiées, qui font l’objet du bilan préchirurgical (et qui peut durer plusieurs mois, du fait des précautions nécessaires) :
1 - Parvenir à établir de façon certaine que l’ensemble des crises épileptiques présentées par le sujet provient d’une seule et même région cérébrale, dont les contours sont bien délimités. Le défaut de respect de cette première condition peut conduire à l’échec thérapeutique, le patient continuant de présenter des crises après le geste chirurgical, du fait de la présence persistante de tissu épileptique.
2 - Parvenir à établir de façon certaine que l’exérèse de cette région cérébrale « épileptique » ne va entraîner aucun déficit neurologique (en dehors de certains déficits peu invalidants qui peuvent être acceptés par le patient avant la chirurgie, comme une amputation d’une partie limitée du champ visuel) ou neuropsychologique (langage, mémoire). Il s’agit parfois d’une étape difficile, notamment lorsque la « région épileptique » est proche de zones fonctionnelles importantes.
La chirurgie de l’épilepsie concerne les adultes et les enfants, et ne nécessite par la présence d’une lésion cérébrale objectivée par l’IRM. En revanche, elle ne peut pas être considérée dans le cas des épilepsies partielles « idiopathiques », dont la grande majorité connait une guérison spontanée.
Il existe également des procédures chirurgicales dites « palliatives », dont l’objectif est la réduction de la fréquence et/ou de l’intensité des crises. Ces procédures, comme la stimulation du nerf vague, ne visent pas la guérison de l’épilepsie, mais une amélioration de la qualité de vie. Elles sont également réservées aux épilepsies pharmacorésistantes, lorsque la chirurgie de l’épilepsie curative (décrite plus haut) est rendue impossible.