La chirurgie de l'épilepsie par laser insterstitiel se développe, car elle présente l'intérêt d'éviter la réalisation d'un volet chirurgical. Mais qu'en est-il des résultats, si on compare avec le geste de chirurgie classique. Une étude nord-américaine multicentrique s'intéresse aux résultats chez les enfants opérés pour une épilepsie pharmacorésistante par l'une ou l'autre technique.
Lien vers le résumé en ligne : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36318088/
On vous laisse écouter !
Intervention par laser ou neurochirurgie classique. Comparaison au cours de l'épilepsie pharmaco résistante de l'enfant. Il s'agit d'une étude menée dans plusieurs centres nord-américains qui collecté les enfants traités pour leur épilepsie pharmaco résistante, soit par un geste neurochirurgical classique avec un volet crânien, soit par un laser interstitiel qu'on appelle aussi litt.
Les auteurs ont réussi à créer deux cohortes de patients 185 enfants qui avaient été traitées par le laser et 185 sujets qui étaient appareillés, qui, eux, avaient été traités par une chirurgie ouverte à ciel ouvert, plus classique.
L'idée est bien sûr de comparer les résultats, mais aussi la tolérance du traitement chirurgical. Ici, vous avez le tableau des résultats selon la classification de l’ILAE, c'est à dire que la classe un correspond à des enfants qui, au moins un an après la chirurgie, étaient en gros le critère d'inclusion principal. Il fallait qu'il y ait un recul d'au moins 1 an après la chirurgie, ont été rendus libres de crises et s'est exprimé en nombre de patients. Ce n'est pas un pourcentage.
Vous avez en bleu clair les résultats de la litt. Donc sur les 185 patients, vous voyez que 90 environ étaient libres de crises. Alors que sur les 145 patients opérés par sujets classiques, environ 110 étaient libres de crise. Classe deux. Ce sont des sujets qui ont gardé des auras. Et puis vous avez en fait des résultats qui sont moins bons pour les autres groupes, jusqu'à même des sujets qui ont été aggravés après chirurgie, heureusement très peu nombreux. Donc globalement, lorsqu'on regarde le résultat principal qui est la liberté des crises, le fait que l'épilepsie ne se manifeste plus.
Les résultats sont comme un moins bon après chirurgie par laser que par chirurgie classique. Et lorsqu'on regarde un peu les différents types d'épilepsie ? Et si vous avez trois diagrammes qui concernent différents paramètres, par exemple la localisation du foyer épileptique qui peut être temporale ou extra temporale, là aussi, les résultats sont moins bons après chirurgie laser. Le type de lésion opéré à l'IRM, que ce soit une malformation corticale dysplasique développementale ou alors une sclérose hippocampique, une tumeur ou d'autres causes, vous voyez que la plupart du temps, les résultats sont moins bons encore après chirurgie laser et enfin en fonction de la taille même de la lésion. On retrouve cette différence significative entre la chirurgie classique, la chirurgie de laser.
En revanche, lorsqu'on regarde la tolérance de la chirurgie, il y a moins de complications. Et si vous avez la colonne des complications observées après chirurgie laser par rapport au à la chirurgie à ciel ouvert, ou voyez qu'on n'est pas loin de 30 % de complications qui peuvent être mineures, transitoires. Ils peuvent être aussi plus sévères. Vous avez 7,6 % de complications neurologiques définitives. D'autre part, les auteurs mentionnent aussi le fait que la durée d'hospitalisation était plus courte dans le cas de chirurgie laser.
Donc, la conclusion des auteurs, c'est que on a une libération des crises avec un niveau qui est inférieur après chirurgie par laser, à 48 % des enfants opérés par rapport à ce qui est obtenu sous chirurgie classique. Mais il y a quand même moins de complications et une utilisation plus courte comparée à la chirurgie à ciel ouvert.
*Ce texte est une retranscription du podcast ci-dessus, il est possible que quelques erreurs de lexique, formulations, etc... se soient glissées dans le texte, référez-vous plutôt à la vidéo du podcast.